Engagement Associatif

Un engagement au long cours

Depuis l’âge de 15 ans, m’engager bénévolement s’est imposé comme une évidence : une manière d’agir, avec d’autres, pour que la dignité de chacun ne soit jamais un idéal lointain mais une exigence concrète.

D’abord auprès des personnes âgées, isolées ou en situation de handicap, puis aux côtés de personnes sans domicile, ces expériences m’ont appris qu’au-delà du devoir d’assistance, il y a une nécessité absolue de rencontre. C’est dans l’échange et l’écoute que s’éveillent les prises de conscience et que naissent les engagements durables.

Cet engagement s’est inscrit dans le temps, au fil des années et des rencontres, à travers une dizaine d’associations où j’ai eu la chance de servir depuis mon adolescence. Mais si je devais en retenir une, ce serait le combat conduit par ATD Quart Monde, qui incarne avec force et exigence une conviction essentielle : lutter contre la misère non seulement pour, mais avec celles et ceux qui la subissent. Son fondateur, le Père Joseph Wresinski, exprimait avec une justesse inébranlable ce qui guide cette lutte :

« Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré. »

Cet engagement m’a appris que la pauvreté ne se réduit pas à un manque de ressources, mais à une privation de droits, de savoir, de reconnaissance. Les plus pauvres ne demandent pas qu’on parle à leur place, mais qu’on construise avec eux. Ils portent une intelligence du monde que trop souvent nous ignorons, et qui pourtant nous éclaire. Cette exigence de justice a résonné chez Geneviève de Gaulle-Anthonioz, grande résistante et présidente d’ATD Quart Monde pendant plus de trente ans :

« Il ne suffit pas de secourir les pauvres. Ce qu’il faut, c’est que leur parole soit entendue, reconnue, prise en compte. Il faut qu’ils deviennent acteurs de leur propre avenir. »

Ces mots sont une boussole. Ils rappellent que s’engager, c’est avant tout écouter, reconnaître et transmettre, sans jamais céder à la facilité du paternalisme ou de la seule assistance. C’est dans cette approche que s’inscrivent mes engagements, qu’ils concernent la lutte contre la pauvreté, la transmission entre les générations, la défense des droits des enfants ou encore la préservation des héritages culturels et spirituels. D’autres engagements me lient également à l’histoire, à la transmission et à l’esprit de défense, notamment au service de la Marine nationale.

Mais si ces engagements comptent tant, ce n’est pas seulement pour ce qu’ils permettent d’accomplir, mais pour ce qu’ils changent en nous. Donner du temps, s’investir auprès des autres, c’est respirer autrement, élargir son horizon, comprendre autrement. C’est une manière d’échapper à l’urgence du quotidien pour retrouver ce qui fait la force d’une société : la capacité à tisser des liens, à reconnaître en l’autre un égal en humanité.

Dans ce temps consacré aux autres, il y a une vérité silencieuse, celle qui ne se proclame pas mais qui s’éprouve. On croit donner, et l’on reçoit. On pense porter secours, et c’est souvent nous qui sommes éclairés. Chaque engagement est une rencontre, chaque moment passé au service d’une cause est une leçon d’humilité.

Peut-être est-ce cela, au fond, qui donne du sens : agir et transmettre, non par devoir, mais par évidence. Se savoir façonné par ces engagements, transformé par ces liens, et comprendre que rien ne se construit seul.









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